Emmenée par un grand Patrik Kittel, la Suède s’impose dans une Coupe des nations marquée par l’élimination du couple danois, n°6 mondial, Cathrine Dufour et Bohemian. Le podium est complété par de surprenants Portugais, deuxièmes devant la Grande-Bretagne.
La lutte s’annonçait pourtant intense. À l’issue du Grand Prix Ville de Compiègne de samedi, Suède et Danemark n’étaient en effet séparés que d’un tout petit point, loin devant les autres nations. Mais dimanche, dernière journée de la 10e édition des Internationaux de Dressage de Compiègne, organisée au Stade Equestre du Grand Parc, le suspense aura été de courte durée. Dans le Grand Prix Spécial, la Danoise Cathrine Dufour ne parvenait pas à faire entrer son hongre Bohemian sur le rectangle. Une énorme désillusion pour la cavalière, placée au 6e rang mondial avec ce cheval encore à la recherche de ses repères en extérieur où il n’avait plus concouru depuis juillet 2019. Cette élimination individuelle et par conséquent celle de son équipe mettait donc prématurément fin aux espoirs danois dans la Coupe des nations.
La Suède n’a pas laissé passer sa chance. Respectivement 2e et 4e du GPS, les deux sœurs Ramel, Juliette sur Buriel K.H. (76,681%), et Antonia sur Brother de Jeu (74,787%), ont parfaitement rempli leur mission.
En début d’après-midi, sous un grand ciel bleu présent durant les trois jours d’épreuves, Patrik Kittel, déjà vainqueur la veille dans le Grand Prix Ville de Compiègne, concluait avec panache cette 10e édition en remportant le Grand Prix Libre Crédit Mutuel Nord Europe avec Well Done de la Roche CMF (81,455%).
La Suède inscrit donc pour la deuxième fois son nom au palmarès de la Coupe des nations de Compiègne, après un premier succès en 2018. « Une victoire est toujours très importante, confie Bo Jena le chef d’équipe suédois. D’autant plus cette année après plus d’un an sans quasiment de concours. Il était important de nous retrouver en équipe. Les chevaux sont en forme, les cavaliers le sont aussi, tout va bien. Nous allons désormais concourir au Mans dans trois semaines avec une équipe sans doute un peu différente puis nous nous concentrerons sur l’entraînement, chez nous, car les échéances vont arriver vite avec en plus la quarantaine à gérer avant le départ au Japon. » Des Jeux olympiques abordés avec quelques ambitions. « En Suède, nous ne parlons pas de médaille, tempère l’entraîneur. Nous savons juste que nous pouvons être parmi les meilleurs. Ensuite, les cavaliers montent et les juges… jugent. » Les Suédois succèdent à la Grande-Bretagne, « seulement » troisième avec néanmoins en point d’orgue la belle prestation de Charlotte Fry dans le GPS (3e sur Dark Legend avec 76,106%). Les Britanniques sont en effet devancés par le Portugal emmené par Joao Miguel Torrao, cavalier de 28 ans, excellent deuxième du Grand Prix Libre, avec Equador (77,490%). L’étalon lusitanien de 12 ans lui avait déjà offert une sixième place en Coupe du monde (Malines, en 2019). À égalité de points après les trois épreuves du CDIO 5*, les deux nations sont départagées par les résultats du Grand Prix, à l’avantage des Portugais.
Côté français, en retrait samedi dans le Grand Prix, Maxime Collard a su réagir et signer une bonne 7e place dans le Grand Prix Spécial Suez avec son étalon KWPN Cupido PB (71,128%). La 11e place d’Isabelle Pinto sur La Gesse Hot Chocolate VD Kwaplas (69,660%) et la 11e d’Alexandre Ayache dans le Grand Prix Libre Crédit Mutuel Nord Europe avec Farao de Raia (67,110%) permettent à la France de terminer au 5e rang des nations. « C’est un résultat honorable, estime Emmanuelle Schramm, Directrice Technique Nationale adjointe en charge du dressage. L’équipe de France s’est bien comportée. On a eu un départ difficile car il a fallu réagir après le forfait d’un de nos chevaux. L’organisation et la FEI nous a autorisés à le remplacer au dernier moment mais cela changeait beaucoup les choses. Les trois couples ont bien supporté ces adaptations. Il y a eu des hauts et des bas bien sûr mais au final, au regard du plateau avec de très bons couples, cinquième, ce n’est pas si mal. Il nous reste une étape de sélection au CDI 4* du Mans et ensuite il faudra rendre la copie et annoncer la sélection pour les Jeux olympiques. »
CDI Poney: Et de trois pour Julie Sofie Schmitz-Heinen !
Julie Sofie Schmitz-Heinen gardera un très bon souvenir de sa venue à Compiègne. Avec son poney de 11 ans Carleo GO, l’Allemande a signé un grand chelem en remportant les trois épreuves de la compétition. Dimanche, dans le Libre, la jeune cavalière de 14 ans a confirmé sa domination avec l’unanimité chez les trois juges et une excellente note de 79,417%. « Je suis très surprise, confie timidement la cavalière installée près de Cologne. Je ne pensais pas que cela pouvait être possible. J’ai ce poney depuis qu’il a 3 ans et il en a maintenant 11. Cela ne fait qu’un an et demi que nous faisons des compétitions et c’était mon premier concours international. Il peut parfois être très excité mais quand il est en compétition avec moi, il devient très coopératif. C’est assez incroyable. Nous allons participer à notre première Coupe des Nations dans deux semaines à Hagen (ALL) et ensuite nous verrons. L’objectif est juste de franchir les étapes les unes après les autres. » En compagnie de Julie Sofie, l’Allemagne monopolise les quatre premières places du classement avec également sur le podium Maleen Kohnle sur Dabia Dio (78,283%) et Antonia Roth sur Daily Pleasure We (74,858%).
CDI U25 : Le Grand Prix Libre Eurovia pour Estelle Wettstein
Championne d’Europe junior par équipes en 2013 et déjà présente sur le circuit Coupe du monde et dans les grands concours internationaux avec son cheval de tête West Side Story Old, Estelle Wettstein, 24 ans, en selle à Compiègne sur Great Escape Camelot, a dominé le Grand Prix Libre Eurovia (73,885%). Elle s’impose devant le Portugais Francisco Vila Nova sur Sir Saburo (73,080%). La Néerlandaise Jeanine Nekeman, déjà deuxième du Grand Prix samedi, complète le podium avec les 72,915% attribués à la reprise de Ferrari.
CDI Jeunes Cavaliers : Succès belge, la Française Mado Pinto sur le podium
Troisième vendredi et victorieuse samedi avec son KWPN Fame, la Belge Amber van den Steen s’est offert un nouveau succès dimanche dans le Libre Département de l’Oise. Avec 76,240%, elle devance l’Espagnol Sergio Moron Basoco sur Farnham L (75,645%). À souligner la belle performance de la Tricolore Mado Pinto, sur le podium grâce aux 75,540% de son hongre de 10 ans, Hot Bit de la Gesse. Une satisfaction pour le clan français qui s’était déjà réjoui vendredi avec le succès dans le Team Test Hôtel Mercure d’Arthur Barthel et Bambino de Massa, sixième ce dimanche (71,370%).
CDI Junior : L’Allemagne au sommet
En selle sur son Hanovrien Nymphenburg First Choice, l’Allemande Kelly-ann Klenk a dominé le Libre Région Hauts de France de l’épreuve juniors au lendemain d’un premier succès à Compiègne dans le test individuel. Derrière elle, la Suissesse Meilin Ngovan sur Dreamdancer (75,167%) et la Belge Jette de Jong sur Heavenly Charming (75,133%), victorieuse vendredi, se partagent les deux autres marches du podium, relativement loin devant leurs adversaires dont la première tricolore Maud Hebras, 8e avec Senorita Rosa (70,300%).
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Un bilan positif
« Le bilan est très positif, se réjouit Monique Marini, Présidente de l’Association Compiègne Equestre, organisatrice de l’événement. Après les mois difficiles, c’est un peu comme un nouveau départ. Malgré la situation due à la crise sanitaire nous n’avons jamais douté de pouvoir organiser le concours. Nous invitons d’ailleurs tous les autres organisateurs à faire de même car même si c’était un peu un défi, c’est possible. Nous n’aurions jamais abandonné et seule une interdiction aurait pu nous en empêcher. Tout a été réalisé grâce au soutien et à la fidélité d’une équipe formidable. Les partenaires, tant publics que privés, les prestataires, les bénévoles, tout le monde s’est mobilisé et a rendu possible cette dixième édition. Nous sommes un peu désolés d’avoir assisté à l’élimination de Cathrine Dufour pour le Danemark, mais cela rappelle toute la difficulté de ce sport où un être humain et un cheval doivent être en parfait accord à un instant déterminé. Mais avec le Danemark et la Suède, venus avec des équipes proches de celles qui seront aux Jeux olympiques, nous avons eu un petit avant-goût de Tokyo. Bien sûr nous aurions aimé célébrer notre dixième anniversaire en faisant la fête avec le public, mais nous avons réussi à nous adapter. La famille du dressage était présente, nous avons pu nous retrouver et partager à nouveau notre passion. De nombreux cavaliers et juges nous ont exprimé leur reconnaissance et leur remerciement. C’est notre plus belle récompense. »