Déjà dominatrice samedi dans la Coupe des Nations de Compiègne, seule étape française du prestigieux circuit FEI, l’Allemagne a poursuivi sa razzia ce dimanche au Stade équestre du Grand Parc, avec des succès de Frederic Wandres, champion olympique par équipes à Versailles, dans le Grand Prix Libre PKM, et de Mathias Alexander Rath dans le Grand Prix Spécial EUROVIA. Devant des tribunes combles, Lorenzo, artiste équestre mondialement connu, a superbement conclu la 14e édition des Internationaux de Dressage de Compiègne.

L’Allemagne restera la grande gagnante de l’édition 2025 des Internationaux de Dressage de Compiègne avec le grand chelem dans toutes les épreuves du CDIO 5*. Membre de l’équipe championne olympique l’été dernier à Versailles, troisième de la Coupe du monde de Bâle cet hiver pour son unique sortie sur le circuit indoor avec Bluetooth, son hongre de 15 ans, Frederic Wandres a parfaitement assumé son statut de favori. Déjà le plus séduisant samedi dans la Coupe des Nations, il a récidivé ce dimanche en obtenant largement l’unanimité des juges et un score final de 81,240%. « Je suis très heureux de ma reprise, confie le cavalier de 37 ans. Cela fait plusieurs années que je suis avec Bluetooth. Il est quasi toujours au rendez-vous, il n’a jamais de jour sans. J’ai une grande confiance en lui et il a confiance en moi. Personne ne pensait qu’il atteindrait ce niveau. Mais avec beaucoup de temps, de travail, il est devenu de plus en plus performant pour devenir mon cheval de tête. Il a d’abord été dans l’ombre de Duke of Britain. Mais son temps de briller est vite venu. Les Jeux ont évidemment été notre ‘’highlight’’. Depuis, nous avons continué à travailler beaucoup de choses. Avec son propriétaire nous voulions vraiment lui laisser du temps. Compiègne était sa première sortie extérieure depuis Versailles. J’étais déjà venu l’an dernier avec Duke (vainqueur du Grand Prix) et je savais que les conditions étaient idéales. Le public a été magnifique et a supporté tout le monde. »

Seule Française engagée dans cette épreuve, Pauline Basquin, deuxième l’an dernier à Compiègne et chef de file du dressage tricolore (15e mondiale) a de nouveau fait danser Sertorius de Rima Z IFCE, son hongre de 15 ans. La cavalière du Cadre Noir de Saumur termine à nouveau au deuxième rang avec 77,355%. « Le piaffé reste encore délicat mais je sens que Sertorius reprend confiance petit à petit et c’est le principal. Il y a peut-être quelques aménagements à faire dans ce programme libre. Le public a applaudi pendant la reprise. J’ai senti que l’ambiance me portait. Ça me fait plaisir de faire plaisir à tous ces spectateurs. » Le Portugal confirme sa belle deuxième place de samedi avec cette fois la troisième de Maria Caetano sur Hit Plus (76,805) et la quatrième de Joao Miguel Torrao avec Lirio MVL (75,555).

Le Grand Prix Spécial EUROVIA pour Mathias Alexander Rath

En début de journée, l’Allemand Mathias Alexander Rath, accompagné par Destacado FRH, s’était imposé dans le Grand Prix Spécial EUROVIA. Avec une note de 72,511, il avait devancé la Néerlandaise Marlies van Baalen sur Habibi Old (71,319) et Carina Scholz avec Blue Horse Veneziano (70,617). « Je suis content de mon cheval car c’était son premier Spécial depuis son retour à la compétition, confie l’ancien cavalier du mythique Totilas. C’était important de dérouler cette reprise ici, car nous irons ensuite au Championnat d’Allemagne où nous devrons disputer le Spécial. Cela nous permet de voir ce qu’il reste à travailler. »

Pour leur baptême en équipe de France, Bernard Bosseaux avec Rilkadora Z (66,681) et Caroline Godin avec Querida de Hus (65,106), ont respectivement pris les 9e et 14e places. Si le bilan global tricolore de ce CDIO 5* reste contrasté avec notamment une sixième place par équipes samedi, le sélectionneur Jean Morel rappelle la stratégie mise en place. « Les chevaux des Jeux de Paris ne seront a priori pas à Los Angeles, précise-t-il. Quatre ans, c’est long. Nous devons donc absolument redémarrer une nouvelle équipe et faire des tests avec des nouveaux couples. Toutes les nations procèdent d’ailleurs ainsi. Les Championnats du monde d’Aix-la-Chapelle en 2026 constituent le prochain gros objectif. Il faudra être dans le top 8 pour tout de suite décrocher la qualification pour les Jeux de 2028 et les préparer sereinement. »

Et 1, et 2 et 3 pour Mathilde Juglaret

Dans le CDIY (Jeunes cavaliers), déjà victorieuse vendredi et samedi, la Française Mathilde Juglaret a confirmé sa domination ce dimanche dans le Grand Prix Libre. Elle en profite même pour améliorer son record avec une jolie note de 76,475, loin devant Micky Schelsraete (P-B) sur Venicia Old (72,955) et une autre Tricolore Emeline Schevingt sur Borderline 5 qui passe pour la première fois la barre des 70% (70,560). Même passe de trois dans le CDI Poneys pour l’Allemande Leni-Sophie Gosmann, n°2 du classement mondial de la catégorie, à nouveau souveraine dans le Libre avec Diamantini EA WE (77,733). Du côté des Juniors, la Néerlandaise Britt Kikkert-Van der Linde s’impose avec Jerenzo Texel (74,980), devant la Française Paola Callet, sur Quickly des Paluds (72,980, nouveau record personnel).

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Présidente de l’Association Compiègne Équestre organisatrice de l’événement, Monique Marini, dresse le bilan de cette édition 2025.

« Grâce à tous nos partenaires, qu’ils soient institutionnels ou privés qui restent fidèles année après année, grâce à la Fédération Française d’Équitation qui nous a soutenus, nous pouvons continuer à organiser notre concours. Mais c’est de plus en plus compliqué. C’est beaucoup de temps, de travail et d’investissements pour une petite équipe. Heureusement, nos prestataires sont devenus des amis et nous savons que nous pouvons compter sur eux. Le plateau était moins riche cette année. C’est souvent le cas en année post-olympique. Mais il y a aussi l’arrivée d’une Coupe des Nations en Belgique la semaine prochaine qui nous a privés de nombreux cavaliers. C’est la première fois qu’ils organisent un 5 étoiles contrairement à nous qui sommes là depuis longtemps. C’est dommage de les avoir en concurrence quasi directe. Néanmoins, tous les cavaliers présents étaient heureux d’être à Compiègne. Nous sommes une association. Nous avons toujours essayé de mettre les cavaliers et tous les personnes présentes sur le site dans le confort. Cela se répercute sur l’ambiance du concours. »