Privés de grandes compétitions depuis de longs mois, les meilleurs cavaliers de dressage se réjouissent de retrouver les pistes du Stade équestre du Grand Parc de Compiègne pour la 10e édition des Internationaux de Dressage du 27 au 30 mai. Une étape essentielle à seulement deux mois des Jeux Olympiques de Tokyo.
La date est à coup sûr cochée en rouge dans leur agenda. Une libération. « Enfin !, lâche Anne-Sophie Serre, membre de l’équipe de France, présente à Compiègne avec sa jument lusitanienne Actuelle de Massa. Ça fait plus d’un an que nous n’avons plus eu accès à une compétition de ce niveau. C’est vraiment réconfortant d’avoir en France des organisateurs qui ont su garder le cap. Avec un plateau de très grande qualité et un jury très proche de celui des Jeux olympiques, ce rendez-vous va nous aider à reprendre le pli du très haut niveau. Ce concours est plus que bienvenu et va nous permettre de mieux préparer les Jeux Olympiques en cas de sélection. Sans oublier bien sûr qu’on aime la compétition et que ça nous manque.» A l’instar de tous les cavaliers, la cavalière, associée pour la France à Maxime Collard (Cupido PB) et Isabelle Pinto (Hot Chocolate VD Kwaplas* de la Gesse) compte beaucoup sur le Crédit Mutuel Nord Europe CDIO5* de Compiègne, étape de la Coupe des nations FEI, pour retrouver ses repères.
« Ça va être très important de pouvoir dérouler nos reprises sur le beau terrain de Compiègne, estime la Veste Bleue. Le niveau va être très relevé et va nous permettre de nous situer par rapport aux autres. Personnellement, Actuelle est très fraiche, c’est le moins que l’on puisse dire. Comme moi, elle a besoin de reprendre ses marques et de retrouver l’adrénaline de la compétition. » Face aux cas de rhinopneumonie détectés au CDI 4* d’Ornago (Italie), début mai, chez plusieurs chevaux français, toutes les mesures ont été prises pour assurer une sécurité optimale. Un test PCR EHV-1 négatif sera ainsi obligatoire pour tous les chevaux engagés.
Du côté « humains », même si elle est évidemment très frustrante, l’absence de public (en raison des conditions sanitaires, le concours se disputera à huis-clos), pourrait néanmoins être une opportunité dans la perspective olympique. « Nous savons très bien qu’il était difficile de faire autrement, poursuit Anne-Sophie Serre. Si dans la préparation cela ne change pas grand-chose, sur place, l’atmosphère est forcément différente. Il faut se dire que les spectateurs seront devant le live. C’est mieux que rien. Et puis de toute façon, si nous sommes sélectionnés pour les Jeux de Tokyo, il y a des chances que ce soit aussi sans public. Alors autant s’habituer et faire avec. » Avec la perspective de plus en plus proche des Jeux olympiques de Tokyo (du samedi 24 au mercredi 28 juillet pour le dressage), le rendez-vous compiégnois prend en effet une dimension encore plus grande. Le concours isarien offrira de précieuses indications aux différents sélectionneurs avant d’annoncer les heureux élus dans quelques semaines (pour la France, probablement après le CDI 4* du Mans, du 17 au 20 juin).
« Je n’ose pas encore penser à Tokyo, tempère la cavalière. Évidemment, comme pour tous les sportifs, participer aux JO serait un rêve. Une sorte d’aboutissement pour le cavalier mais aussi pour l’éleveur et toute l’équipe. Mais pour l’instant, je préfère penser uniquement à Compiègne avec juste la volonté de faire le mieux possible pour moi et pour l’équipe de France. »